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Lutte de pouvoir en Afrique : les USA craignent d’être dépassées par la Chine

mardi 18 juin 2019, par Africain.info

La présence militaire croissante de la Chine en Afrique est considérée comme une menace par Washington. Les responsables du Pentagone ont exprimé leur inquiétude quant à la capacité de la plus grande économie asiatique à gagner des alliés régionaux.

Beijing a une présence commerciale et militaire à Djibouti, un petit Etat situé au sud du détroit de Bab el-Mandeb, reliant la mer Rouge à l’océan Indien, à proximité de l’une des routes commerciales les plus achalandées au monde. Le petit pays est également le lieu de la seule base militaire américaine permanente sur le continent.

"Ils (n.r. les Chinois) ont augmenté l’enjeu et offrent finalement ce que nos partenaires veulent et dont nos partenaires ont besoin", a déclaré un officiel du Commandement militaire africain des USA (AFRICOM), pour CNN. "Dans certains endroits, nous craignons d’être dépassés." Les commentaires font référence à l’expansion de la Chine à Djibouti.

Bien que Djibouti, paradis de la stabilité politique dans une région turbulente, compte de nombreuses bases étrangères, ce qui inquiète le Pentagone, c’est la présence de plus en plus importante de Beijing dans ce pays. Djibouti héberge la seule base militaire américaine permanente en Afrique, appelée Base Lemonnier, un centre d’opérations d’espionnage et d’antiterrorisme américain en Afrique. En 2017, l’Armée populaire chinoise a ouvert sa première base de soutien à Djibouti, à près de 10 kilomètres de Lemonnier.

Le Pentagone a prévenu dans un rapport annuel du Congrès 2019 que Beijing devrait continuer à développer des opérations et de nouvelles bases logistiques en Afrique. Mais pour le moment, c’est surtout la base chinoise à Djibouti qui suscite des inquiétudes chez les commandants américains, étant donné qu’elle est bien équipée militairement et qu’elle est située près d’un port important, sur lequel le contingent Lemonnier est basé. L’année dernière, le commandant de l’AFRICOM, Thomas Waldhauser, avait averti le Congrès que deux des cinq terminaux du port étaient déjà sous le contrôle de la Chine. On craint maintenant que Pékin puisse interrompre l’accès des États-Unis au port à un moment donné. "Il n’y a pas de secret pour personne, environ 98% du soutien logistique fourni à Djibouti, ainsi qu’à la Somalie et à l’Afrique de l’Est, passe par le port", a déclaré le général Waldhauser. Il a également déclaré à la commission des forces armées de la Chambre des représentants que "si les Chinois prenaient le contrôle du port, les conséquences seraient considérables". Un manque de confiance stratégique entre Washington et Beijing est ce qui définit les relations entre les deux États au cours de la dernière année.