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La forte croissance de l’Afrique freinée par la pandémie, mais elle devrait rebondir

lundi 14 décembre 2020, par UNECA

CHIFFRES RÉCENTS :
• L’Afrique est la région du monde qui affiche la deuxième plus forte croissance, estimée à 3,4 % en 2019.
• La pandémie de COVID-19 aura pour effet de ralentir la croissance, la ramenant entre 1,8 % et -4,1 % en 2020.
• La croissance en Afrique devrait rebondir à 5 % en 2021, à la faveur d’une mise en œuvre efficace des mesures de riposte à la COVID-19 et de la reprise économique mondiale.

BAISSE DES PRIX DES MATIÈRES PREMIÈRES
Après de légères hausses en 2019, les prix de plus de 2/3 des matières premières africaines exportées ont chuté en2020. Le prix du pétrole, qui représente 40 % des exportations africaines et 7,4 % du PIB du continent, s’est effondré de plus de 50 %, atteignant son plus bas niveau depuis 2003. Les prix des métaux ont chuté de 20 % et ceux du coton de 26 %. La Commission économique pour l’Afrique (CEA) prévoit une perte des revenus des carburants se chiffrant à au moins 65 milliards de dollars en 2020.

IMPACT DE LA COVID-19
Selon les projections de la CEA, la pandémie fera basculer 5 à 29 millions de personnes en dessous du seuil d’extrême pauvreté fixé à 1,90 dollar par jour, par rapport à un scénario de référence de la croissance africaine en 2020.
La crise sanitaire actuelle a de nombreux effets sociaux négatifs et l’Afrique est particulièrement vulnérable, du fait de la faiblesse des systèmes de santé, des conditions de vie difficiles et d’un accès limité aux services d’assainissement. Les systèmes de santé africains sont plus fragiles que ceux du reste du monde, avec des nombres plus faibles de lits d’hôpitaux, d’unités de soins intensifs et de professionnels de la santé rapportés à la population. L’Afrique compte en moyenne 1,8 lit pour 1000 habitants, contre 6 en France et 8,2 en Fédération de Russie.

Les gouvernements africains ont besoin de fonds supplémentaires pour faire face à la COVID-19. Dans le meilleur des cas, avec la maîtrise de la propagation du coronavirus et des mesures rigoureuses de distanciation physique prises de manière précoce, il faudrait à l’Afrique44 milliards de dollars pour les tests, les équipements de protection individuelle et le traitement des patients atteints de la COVID-19 nécessitant une hospitalisation et des soins intensifs.

INFRASTRUCTURES
Selon des estimations récentes,l’Afrique a besoin de 100 milliards de dollars par an pour combler son déficit d’infrastructure (McKinsey & Company,2019). Ce chiffre correspond aux estimations de la Banque africaine de développement des besoins en infrastructures du continent, qui s’élèveraient entre 130 et 170 milliards de dollars par an, avec un déficit de financement de 68 à108 milliards de dollars (BAD, 2018). Ce déficit représente environ 3 à 5 % du PIB du continent. Les secteurs clés sont l’énergie et les transports, qui représentent environ 55 % des besoins de financement, et l’approvisionnement en eau et l’assainissement, qui eux représentent environ 40 %.

[Rapport économique sur l’Afrique 2020 de la CEA]